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Obsèques de Robert Ducamp

Article Sud Ouest + Oraison funèbre de M. le Maire Gilles Couture

Oraison funèbre prononcée par Monsieur le Maire Gilles Couture

Et oui, le moment tant redouté est malheureusement arrivé. Nous voici donc réunis pour la despedida de Monsieur Ducamp.

Monsieur le Professeur, Monsieur le Maire-Honoraire, Cher Bébert,

Tout d’abord, Monsieur le Professeur, je vous demande par avance votre indulgence sur le texte que je vais lire maintenant, ici, dans cette belle église de notre bastide, car de toutes les rédactions que je vous ai remises, celle-ci, qui plus est orale, est la plus difficile, la plus douloureuse.

A la rentrée scolaire 63, il y a donc bientôt 60 ans, un jeune professeur de collège (PEGC à l’époque) arriva à Geaune après un très long périple car il venait du grand nord des Landes, plus exactement de Rion des Landes dans le Marensin, pays des résiniers.

Un an après avoir servi son pays en Algérie, le Lieutenant Robert Ducamp prenait là son premier poste, sans se douter que ce serait également le dernier et le seul de sa carrière, dans un nouveau collège (un CEG !) qui était en train de se structurer et où exerçait déjà sa jeune épouse. Cette rentrée-là, peu de divisions (6°, 5° et 4°), donc peu d’enseignants et notre jeune professeur, polyvalent, devait enseigner le Français, l’Histoire et la Géographie, le Travail Manuel, la Musique et l’Education Physique, sans compter les heures d’études surveillées le soir, heures effectuées gratuitement. Puis, au fil des années, il se spécialisa dans l’enseignement du Français avec les mémorables dictées/questions, les redoutables rédactions, et les grands auteurs classiques : Corneille, Racine, Molière, Voltaire, Camus, Verlaine, Apollinaire ,… et tant d’autres.

Je me souviens entre autres des lundis où le résultat sportif de la veille de son club de toujours, le Stade Montois Rugby avec les Boniface, Dauga, Darrouy,… avait une influence certaine sur le climat de la journée.

A côté de l’enseignement proprement dit, Monsieur le Professeur permit à des générations d’adolescents de s’émanciper au travers de diverses activités.

Activités sportives d’abord dont, bien sûr, le rugby, où, à une époque, il était recruteur, entraîneur, organisateur de rencontres et même fournisseur d’équipements, notamment de chaussures à crampons. Il a d’ailleurs fait de nombreux émules dans ce sport et j’en sais quelque chose. Activités culturelles ensuite avec de fabuleux voyages scolaires : Corse, Italie, Espagne, Iles Baléares,… voyages qui, pour la plupart d’entre nous, était le premier grand voyage de notre vie. Ils étaient financés en grande partie par les fameux bals du collège dont Monsieur le Professeur était le concepteur et l’organisateur. Il avait un tel enthousiasme, une telle conviction, qu’il arrivait à fédérer autour de lui pour réaliser des projets parfois un peu « fous ». D’ailleurs, à son départ à la retraite, en 1997 à Clèdes (34 ans après son arrivée !), la plupart de ces adolescentes et de ces adolescents, devenus adultes, étaient présents pour témoigner leurs remerciements et leur reconnaissance pour tout ce que Monsieur Ducamp leur avait apporté, au collège et en dehors, et qui les avait aidés à grandir et à s’ouvrir sur le monde.

Très vite, Monsieur le Professeur, qui était tombé amoureux de ce village, devint élu local. Ainsi, il fut Conseiller Municipal avec Monsieur Raymond Lafenêtre de 1971 à 1983, puis Maire de 1983 à 1989 et Maire-Adjoint de 1995 à 2008 avec Monsieur Jean-François Monet. Soit 31 années de bons et loyaux services dont 19 en tant que Maire ou Maire-Adjoint, ce qui me permit de lui décerner le titre de Maire-Honoraire lors de la cérémonie des vœux en janvier 2018. Il fut particulièrement touché ce soir-là en recevant cette reconnaissance chez lui, devant ses concitoyens.

Homme de gauche, il voua toute sa vie une admiration profonde à l’ancien Député et Président du Conseil Départemental des Landes Henri Emmanuelli.

Durant son mandat de Maire, il aura été un « Maire bâtisseur ». Outre des travaux aux écoles, au dojo, la fin de l’aménagement du camping et la création des courts de tennis, sa principale réalisation fut la réfection complète de l’îlot central de la Bastide avec : Mairie, logements sociaux, EHPAD « Résidence Gourgues » et place de l’Hôtel de Ville.

Plus de 30 ans après, la maquette de Monsieur Lejeune qui trône à l’entrée de la Mairie est là pour rappeler l’importance de tous ces travaux à l’échelle de notre commune : c’était un projet ambitieux mais ô combien structurant pour l’avenir de la Bastide.

Quand on sait tous les dossiers, toutes les démarches à accomplir pour arriver à réaliser ce type de projet, je dis : Bravo Monsieur le Maire, respect Monsieur le Maire ! La commune peut vous en être reconnaissante !

Grâce à son charisme, à son sens inné du relationnel, il fut durant toutes ces années d’élu municipal le leader pour créer ou renforcer les relations cordiales avec l’Escadron Tursan de la Base Aérienne 118 de Mont-de-Marsan (Merci à la délégation !), avec notre commune jumelle Alsacienne Village-Neuf et enfin notre seconde commune jumelle Navarraise Ablitas.

Après le Professeur, après le Maire-Honoraire, l’ami Bébert. Tu auras remarqué, Bébert, que j’ai fait des choix, que je n’ai pas relaté certains épisodes, certaines anecdotes, non pas par pudeur mais tout simplement parce que la cérémonie aurait duré trop longtemps et que le protocole Covid19 ne le permet pas.

Plus sérieusement, tu étais une figure, un personnage, un passionné, un homme de convictions, une personne entière avec, et oui et oui, parfois des excès, mais avec un cœur, celui qui malheureusement t’a lâché samedi soir, un cœur énorme. Et quand je repense à toutes ces belles années, cher Bébert, je mesure la chance que nous avons tous eue de te rencontrer : -chance pour les collégiens du Tursan qui ont connu cette belle époque où tu étais « l’âme du collège ».

-chance pour la Bastide de Geaune, commune que tu avais fait tienne dès ton arrivée et qui, malgré un froid en 1989, t’a reconnu comme un des siens et pas n’importe lequel puisqu’elle t’a consacré Maire-Honoraire pour l’ensemble de ton œuvre, toi le petit Marensinois. Avec ton départ, ce n’est pas une page de l’histoire de Geaune qui se tourne, mais un chapitre entier.

-chance pour nous tes amis d’avoir pu compter sur ta fidélité, ta générosité. Oui, Bébert, tu étais épicurien, tu adorais la vie, les gens et tu ne t’en cachais pas (ça aurait été difficile d’ailleurs diraient les mauvaises langues). Tu adorais le Stade Montois et le rugby, les corridas, la fête, les soirées entre amis. Que de bons moments passés ensemble où tu nous emportais dans tes chansons, dans tes histoires en compagnie de Peyo, Benat, Matin ou encore Mirenxu qui doivent être très tristes ce soir ! Que de rires, que de larmes de joie versés !

-enfin chance que j’ai eue quand en juin 1973 tu m’as accompagné pour passer l’oral du Concours d’Entrée à l’Ecole Normale à Dax. Et quand le résultat positif est tombé, tu n’étais pas peu fier : quelque part c’était le fils du résinier qui parrainait le fils du métayer ! Merci encore Bébert pour tout !

Cher Bébert, au nom du Conseil Municipal actuel et des municipalités précédentes dont le Maire Jean-François Monet ton ami, au nom de la commune de Geaune, ta commune ici rassemblée, au nom des Anciens Elèves du Collège de Geaune, je tiens à te témoigner toute notre reconnaissance, toute notre gratitude pour le travail accompli et si bien accompli.

A vous chère Nicole qui l’avez si bien accompagné,

A vous François et Pierre ses fils et leur maman Nanette,

A vous ses petits enfants et toute sa famille,

Je vous présente nos plus sincères condoléances et l’expression de toute notre estime et de toute notre sympathie.

Et maintenant, Bébert, tu vas partir, et il me semble entendre au loin « les sanglots longs des violons de l’automne qui blessent mon cœur… » mais je me dis « ni rage, ni désespoir » car je sais que nous nous retrouverons un jour.

Adieu Monsieur le Professeur, Adieu Monsieur le Maire-Honoraire, Adieu Bébert, Adieu l’ami !

Tour des Augustins


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